Voyage à travers 31 maisons qui ont redéfini l’architecture moderne
Ces maisons bâties par les plus grands architectes
Voyagez dans le temps à la découverte de maisons emblématiques, bâties par les plus grands architectes du monde. Toujours révolutionnaires des décennies après leur construction, des visionnaires comme Le Corbusier, le maître du design moderne Frank Lloyd Wright ou encore le couple créatif Charles et Ray Eames, ont transformé la conception de nos habitations, à l’intérieur comme à l’extérieur.
Poursuivez votre lecture et découvrez avec nous ces joyaux d’architecture. Soyez prévenus : impossible de résister à l’envie d’acheter !
Adaptation française par Aurélie Blain
Edith Farnsworth House par Mies van der Rohe
Conçue par Mies van der Rohe en 1945, l’Edith Farnsworth House, anciennement connue sous le nom de Farnsworth House, est une habitation d’un étage située sur un domaine de 60 hectares, au sud de Plano, dans l’Illinois.
Cette structure en acier et verre a été pensée pour contraster avec le cadre naturel qui l’entoure. L’objectif de l’architecte était de reconnecter sa cliente, le Dr Edith Farnsworth, avec la nature.
Edith Farnsworth House par Mies van der Rohe
À l’intérieur, de vastes baies vitrées brouillent la frontière entre intérieur et extérieur. L’espace décloisonné est organisé autour d’un bloc central en bois qui abrite la salle de bain et divise les espaces de vie, la cuisine et la chambre, invisibles depuis l’entrée.
Au fil du temps, l’Edith Farnsworth House s’est mue en emblème du style moderniste. Elle est aujourd’hui accessible au public lors de visites. Ce chef-d’œuvre a même inspiré d’autres constructions de ce diaporama, comme la Glass House de Philip Johnson.
Glass House par Philip Johnson
Philip Johnson, célèbre pour avoir introduit le « style international » dans l’architecture résidentielle américaine, conçoit la Glass House en 1949. Il y vivra jusqu’à sa mort en 2005.
La décoration et le design de cette maison emblématique n’ont pas changé depuis sa construction. La majorité du mobilier, dessiné par Mies van der Rohe dans les années 1930, provient de l’appartement new-yorkais du propriétaire.
Glass House par Philip Johnson
Le plan ouvert, encore peu courant dans les années 1950, est intelligemment structuré grâce à des meubles soigneusement disposés. Un tapis définit par exemple l’espace salon avec sa table basse et ses sièges. La chambre est dissimulée derrière une série de placards intégrés.
L’architecte a conçu cette maison de 168 m² de manière à offrir une vue panoramique à 360° sur le paysage environnant, qui comprend un étang paisible et des bois luxuriants.
Miller House and Garden par Eero Saarinen
Chef-d’œuvre du modernisme, la Miller House, située dans l’Indiana aux États-Unis, est commandée en 1953 par l’industriel J. Irwin Miller et sa femme Xenia Simons Miller.
Achevée en 1957, cette maison s’inspire des principes modernistes de Ludwig Mies van der Rohe avec son plan décloisonné, son toit plat et ses murs en pierre et en verre.
Miller House and Garden par Eero Saarinen
L’architecte finno-américain a collaboré sur ce projet avec le paysagiste Dan Kiley et le designer Alexander Girard. Les tissus, le mobilier et la décoration ont été soigneusement sélectionnés pour ajouter chaleur et couleur à une maison autrement épurée.
La pièce de vie abrite un salon encaissé, conçu pour alléger visuellement l’espace, ainsi qu’un mur de rangement qui permet de dissimuler les équipements tout en exposant des objets décoratifs.
Gropius House par Walter Gropius
Conçue par Walter Gropius, l’un des architectes les plus influents du XXe siècle et fondateur de l’école du Bauhaus, la Gropius House est livrée en 1938. Premier projet de l’architecte aux États-Unis, cette maison combine le style traditionnel de la Nouvelle-Angleterre avec les principes modernistes du Bauhaus.
Elle contient encore les possessions de la famille Gropius, y compris des meubles conçus par Marcel Breuer et fabriqués dans les ateliers Bauhaus.
Gropius House par Walter Gropius
Située à proximité de Boston, dans le Massachusetts, la façade associe briques traditionnelles, bois local et blocs de verre, pour faire dialoguer tradition et modernité.
À l’intérieur, les espaces salon et salle à manger partagent un plan décloisonné. Les chambres sont orientées à l’est pour profiter du soleil du matin, tandis que le côté nord est réservé aux rangements et aux salles de bain, reliés par de courts couloirs.
La palette de couleurs est minimaliste : noir, blanc, gris et terre, avec de subtiles touches de rouge.
Kaufmann House par Richard Neutra
Conçue par Richard Neutra, ancien collaborateur de Frank Lloyd Wright et Rudolf Schindler, la maison Kaufmann est l’un des projets les plus emblématiques de l’architecte.
Située à Palm Springs, en Californie, cette demeure moderniste au style universel a été achevée en 1947. Elle associe verre, acier et pierre dans son design intemporel.
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Kaufmann House par Richard Neutra
Dotée de cinq chambres, la maison a été pensée pour se fondre dans le paysage désertique qui l’entoure tout en offrant une protection contre le climat extrême. L’espace de vie central est entouré de pièces agencées en forme d’étoile.
De larges baies vitrées coulissantes mènent aux terrasses extérieures, protégées des tempêtes de sable et de la chaleur par des ailettes verticales.
Cette résidence, qui a appartenu au chanteur Barry Manilow, a été vendue en mai 2022 pour 13,1 millions de dollars (12,4 M€), bien en deçà du prix initial de 25 millions de dollars (23,8 M€).
Villa Majorelle par Henri Sauvage
Située à Nancy, la Villa Majorelle de l’architecte Henri Sauvage est l’un des premiers exemples du style Art nouveau en France.
Initialement, elle sert de résidence et d’atelier au designer de meubles Louis Majorelle, qui y réalise de nombreux éléments intérieurs, notamment les boiseries et l’imposant escalier principal.
Plusieurs artistes de Paris et de Nancy participent également à ce projet, parmi lesquels Jacques Gruber, pour les vitraux, et Alexandre Bigot, pour les céramiques.
Villa Majorelle par Henri Sauvage
Achevée en 1902, la villa devient immédiatement une source d’inspiration pour les architectes locaux, qui reprennent ensuite ce style dans la conception de nombreuses banques, commerces et demeures de la région.
En 1982, le mobilier de chambre créé par Louis Majorelle est transféré au musée de l’École de Nancy, où il est toujours conservé. La villa est quant à elle ouverte au public depuis 1997.
Elrod House par John Lautner
L’Elrod House, réalisée en 1968 par l’architecte John Lautner, se trouve en Californie. Construite pour l’architecte d’intérieur Arthur Elrod, cette maison est l’une des œuvres les plus célèbres de Lautner et constitue un exemple marquant d’architecture organique.
Son design audacieux se distingue par une toiture constituée d’un dôme de béton et une piscine en demi-lune, rendue célèbre pour son apparition dans le James Bond de 1971, Les diamants sont éternels.
Elrod House par John Lautner
S’étendant sur près de 835 m², cette maison mêle harmonieusement architecture et nature : des rochers des montagnes de San Jacinto pénètrent à travers les murs et fenêtres, intégrant l’intérieur avec élégance. Ces blocs de pierre spectaculaires sont notamment visibles dans le salon et la cage d’escalier.
Neuf claires-voies rayonnent depuis la pièce à vivre de 18 mètres de large, tandis qu’une paroi de verre incurvée rétractable ouvre l’espace entier sur la terrasse avec piscine, offrant une vue imprenable sur le paysage rocailleux environnant.
Vanna Venturi House par Robert Venturi
La maison Vanna Venturi, conçue par Robert Venturi pour sa mère en 1964, est considérée comme le premier exemple d’architecture postmoderne. Elle se distingue par des éléments en opposition aux principes modernistes, basés sur l’harmonie et la simplicité, et illustre la philosophie de Venturi axée sur la complexité et la contradiction.
Parmi ses caractéristiques uniques, on note un toit en pente, à l’inverse des toits modernistes plats, ainsi qu’un rez-de-chaussée fermé, contrastant avec les murs de verre typiques du mouvement moderniste.
Vanna Venturi House par Robert Venturi
Située en Pennsylvanie, aux États-Unis, la maison a nécessité plus de six ans de conception. Son plan d’ensemble s’articule autour d’une cheminée et d’un escalier central, autour desquels sont réparties cinq pièces.
Le salon est placé au cœur de la maison, la cuisine et la salle à manger d’un côté, la chambre principale et les espaces utilitaires de l’autre.
À l’étage, un étrange « escalier sans issue » monte à l’étage pour se perdre dans un angle improbable. Venturi joue également sur les proportions, avec notamment des fenêtres surdimensionnées et des portes étonnamment larges et basses.
Rose Seidler House par Harry Seidler
Achevée en 1950, la maison Rose Seidler est très vite devenue l’une des résidences les plus célèbres de Sydney, en Australie. Chef-d’œuvre de l’architecture moderne du milieu du XXe siècle, elle a été conçue par le jeune architecte Harry Seidler pour ses parents, Rose et Max.
Rose Seidler House par Harry Seidler
Innovant autant dans ses espaces intérieurs qu’extérieurs, ce concept fusionne architecture, art et technologie pour réinventer l’habitat. Sa forme cubique novatrice comporte six portes extérieures, permettant à chaque pièce de s’ouvrir sur une terrasse avec vue sur les pelouses environnantes.
Renfermant l’une des collections publiques de design d’après-guerre les plus complètes en Australie, la Rose Seidler House est aujourd’hui un musée géré par le Historic Houses Trust of New South Wales.
Gwathmey Residence and Studio par Charles Gwathmey
La Gwathmey Residence and Studio s’élève sur un terrain d’environ 4000 m² à Long Island, aux États-Unis. Conçue en 1965 pour ses parents, cette maison qui fait aussi office d’atelier est le tout premier projet résidentiel sur lequel Charles Gwathmey dispose d’un contrôle total. Il doit toutefois respecter une contrainte majeure : ne pas dépasser un budget de 33 000 €, ce qui équivaudrait aujourd’hui à 328 000 €.
Gwathmey Residence and Studio par Charles Gwathmey
La conception générale de la maison suit une direction moderniste tout en reflétant le style propre de Charles Gwathmey, mettant en avant des formes géométriques et des espaces intérieurs généreux.
La maison d’environ 156 m² est structurée sur trois niveaux : le rez-de-chaussée accueille les chambres d’amis, le niveau principal compte le salon, la salle à manger et la cuisine et enfin le deuxième étage est réservé à la chambre principale et à l’atelier.
2 Willow Road par Ernő Goldfinger
Le 2 Willow Road est l’une des trois maisons mitoyennes conçues par l’architecte hongrois Ernő Goldfinger, figure majeure de l’école moderniste britannique. La mairie avait tout d’abord rejeté les plans initiaux, avant sa construction en 1939.
Cette maison familiale fut habitée par l’architecte, sa femme Ursula et leurs enfants, jusqu’à sa mort en 1987.
2 Willow Road par Ernő Goldfinger
Cette maison ne se distingue pas immédiatement par son extérieur, mais l’intérieur regorge de caractéristiques modernistes. Ernő Goldfinger a utilisé des matériaux naturels, des formes géométriques et conçu lui-même le mobilier, y compris le bureau, les étagères et les poignées de porte.
Aujourd’hui, la maison appartient au National Trust, l’autorité responsable des sites protégés au Royaume-Uni, et est ouverte à la visite, tandis que les maisons voisines, aux numéros 1 et 3, demeurent des résidences privées. Sa construction avait fait polémique à l’époque, car elle avait nécessité la démolition de maisons historiques.
L’écrivain Ian Fleming, résident de Hampstead qui s’était opposé au projet, s’est inspiré du nom de l’architecte pour créer le personnage de « Goldfinger » dans l’un de ses romans.
Kubuswoningen par Piet Blom
Les Kubuswoningen (maisons cubiques) se trouvent à Oude Haven, le vieux port historique de Rotterdam, aux Pays-Bas.
L’architecte Piet Blom a été chargé de réaménager cette zone, détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, en utilisant les structures cubiques qu’il avait développées en 1975 pour trois maisons prototypes à Helmond.
Kubuswoningen par Piet Blom
Conçus en 1977, ces logements reposent sur le concept pensé par Piet Blom de « vie dans les toits de la ville ». En inclinant de 45 degrés le cube d’une maison conventionnelle et en le posant sur un pylône hexagonal, chaque maison représente un arbre et, ensemble, elles forment une forêt.
Le projet est achevé en 1984, chaque cube offrant une surface totale de 114 m², répartie sur trois niveaux. Agencer des meubles dans ces intérieurs sans murs droits est l’un des nombreux défis pour les habitants de ces logements
Kings Road House par Rudolph Schindler
La Kings Road House, située dans le quartier de West Hollywood, à Los Angeles, est considérée comme l’une des premières résidences américaines de style moderniste.
Conçue en 1921 par l’architecte autrichien Rudolph Schindler, cette maison rompt avec les traditions architecturales de l’époque, notamment par l’absence de salon, de salle à manger et de chambres conventionnelles.
Le jardin adoucit les lignes rigoristes de l’extérieur, pour rendre l’intérieur encore plus surprenant.
Kings Road House par Rudolph Schindler
Organisée autour de deux appartements en L reliés par une cuisine commune, la maison se distingue par ses murs en béton brut et ses panneaux de verre coulissants qui divisent les espaces intérieurs.
Imaginé pour abriter deux jeunes familles, le projet intègre harmonieusement intérieur et extérieur, établissant ainsi une influence durable sur l’architecture californienne.
Dépourvu de toute décoration ou de mobilier, cet intérieur minimaliste semble incroyablement en avance sur son temps.
Rogers House par Richard et Su Rogers
Conçue en 1968 par Richard Rogers et sa femme Su, la Rogers House est l’un des projets les moins connus de l’architecte, célèbre pour être à l’origine du Centre Pompidou à Paris.
Cette maison, commandée par ses parents, se trouve sur un terrain face à Wimbledon Common, à Londres.
Richard Rogers l’a décrite comme son projet modeste le plus réussi, et il est facile de comprendre pourquoi. La maison propose une approche avant-gardiste avec son ossature en acier et ses baies vitrées à montant métalliques offrant à la fois une ouverture maximale sur l’extérieur et une certaine intimité.
Rogers House par Richard et Su Rogers
Cette maison unique se compose de deux structures distinctes tournées vers une cour intérieure avec un jardin. Le bâtiment le plus grand sert d’habitation principale, tandis que le plus petit abrite un appartement indépendant et un atelier de poterie. Ce dernier fait également office de barrière acoustique, isolant la maison principale des nuisances sonores de la route.
Pour simplifier la transition entre la structure et la façade, Richard Rogers a conçu la maison de manière à ce que l’extérieur en acier se prolonge à l’intérieur, décrivant cette réalisation comme « un tube transparent aux murs solides ».
Casa Malaparte par Adalberto Libera
Construite en 1938 par l’architecte rationaliste Adalberto Libera, sur l’île italienne de Capri, la Casa Malaparte est largement reconnue comme l’un des plus beaux exemples d’architecture moderne italienne.
La maison, structurée comme une boîte de béton rouge, est dotée d’un escalier en pyramide inversée menant à un toit-terrasse.
Perchée sur une falaise à 32 mètres au-dessus du niveau de la mer, elle est totalement isolée du reste du monde n’est accessible que par bateau ou à pied.
Casa Malaparte par Adalberto Libera
Mariant des éléments d’architecture classique et moderne, cette maison se distingue par sa structure imposante et sa conception fonctionnelle.
Elle est répartie sur trois niveaux de longueurs différentes : le rez-de-chaussée abrite les espaces techniques, le premier étage comprend la cuisine et les chambres d’amis, tandis que l’étage supérieur accueille le salon, deux grandes chambres et un atelier.
Villa Savoye par Le Corbusier
Située à Poissy, en banlieue de Paris, la Villa Savoye a été conçue par l’architecte d’origine suisse Le Corbusier et achevée en 1929. Ce bâtiment est l’une des contributions majeures à l’architecture moderne du XXe siècle.
Revisitant l’idée de la maison de campagne française, la Villa Savoye suit les « cinq points de l’architecture moderne » formulés par Le Corbusier : des pilotis, un toit-jardin, un plan libre, des fenêtres en longueur et une façade libre.
Villa Savoye par Le Corbusier
À l’origine, la maison devait servir de résidence secondaire à la famille Savoye, mais elle a ensuite été achetée par une école voisine, puis par l’État français en 1958.
Bien qu’elle soit d’une grande valeur architecturale, la maison a longtemps souffert de problèmes structurels, limitant son occupation à des périodes sporadiques. Entre 1985 et 1997, une restauration majeure a permis de la transformer en monument historique ouvert au public.
Aalto House par Alvar Aalto
La Aalto House, située à Munkkiniemi, à Helsinki, a été achevée en 1936 par le célèbre couple d’architectes Alvar et Aino Aalto. Alvar Aalto est l’un des plus grands noms de l’architecture moderne et le précurseur du style moderniste, créant aussi bien des meubles iconiques que cette maison novatrice.
Conçue pour servir à la fois de résidence familiale et d’atelier au couple, cette structure chaleureuse et intimiste était destinée à combiner vie personnelle et création.
Aalto House par Alvar Aalto
Avec une façade avant close et un jardin sauvage à l’arrière, cette construction privilégie les matériaux simples et naturels pour adoucir l’esthétique moderniste et y apporter un certain confort, notamment grâce à quatre cheminées en briques et un usage abondant du bois.
L’architecte a occupé la maison, dont il a entièrement conçu l’intérieur, jusqu’à sa mort en 1976. Elle fait aujourd’hui partie du musée Alvar Aalto.
Gehry Residence par Frank Gehry
Érigée autour d’une maison de style colonial néerlandais en Californie, la Gehry Residence est l’un des premiers exemples d’architecture déconstructiviste.
En 1977, Frank Gehry et sa femme Berta font l’acquisition d’un bungalow rose des années 1920 dans l’intention de transformer son extérieur selon la vision futuriste de l’architecte. En 1978, Frank Gehry choisit de recouvrir la maison d’une nouvelle enveloppe, tout en conservant l’intérieur pratiquement intact.
Gehry Residence par Frank Gehry
Il ne touche pas aux façades arrière et sud, mais ajoute des cubes de verre inclinés aux autres côtés de la maison, ainsi que du grillage, du bois et de l’aluminium.
En 1991, la famille de Frank Gehry s’agrandit et la maison suit. L’entrée est à peine reconnaissable sous l’extension, mais le sommet de la maison originale reste visible, émergeant du mélange de nouveaux matériaux, donnant ainsi l’impression d’une propriété « constamment en travaux ».
Palais Bulles par Antti Lovag
Le Palais Bulles est l’œuvre de l’architecte hongrois Antti Lovag et illustre son idée de « l’habitologie », une étude du mode d’occupation des bâtiments.
Pour l’architecte, les maisons cubiques nuisent à l’harmonie humaine, ce qui le pousse à concevoir en 1989 cette demeure aux formes arrondies. Toutes les sphères sont constituées de treillis léger et de tiges, qu’il fait rouler un peu partout pour trouver le meilleur agencement, avant de les recouvrir de béton coulé.
Palais Bulles par Antti Lovag
Ce vaste domaine de près de 1 200 m² comprend un hall d’entrée, un grand salon, un amphithéâtre de 500 places, 11 salles de bains ainsi que 10 chambres, chacune décorée par un artiste de renom. La propriété dispose également de plusieurs piscines, de cascades et de jardins paysagers.
Le Palais Bulles a initialement été construit pour l’industriel français Pierre Bernard, même s’il n’y a jamais habité. Il a été acquis en 1992 par le créateur de mode Pierre Cardin, qui en a fait une maison de vacances. La propriété peut aujourd’hui être louée pour des événements.
Casa Luis Barragán par Luis Barragán
Ancienne demeure de l’architecte Luis Barragán, la Casa Luis Barragán surprend par son contraste saisissant : une sobriété extérieure qui cache une explosion de couleurs à l’intérieur. Précurseur du minimalisme intégrant la couleur, Barragán a conçu cette maison en 1948, y intégrant des pigments vibrants et des volumes épurés. Son toit pastel, où il aimait se reposer, en est l’un des détails emblématiques.
Considérée comme l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture moderne mexicaine, la maison célèbre les matériaux traditionnels et les espaces ouverts tout en se démarquant par l’usage audacieux de la couleur, à contre-courant des tendances de son époque.
Casa Luis Barragán par Luis Barragán
Aujourd’hui transformée en musée, la Casa Luis Barragán expose de nombreuses œuvres de l’architecte, ainsi que son mobilier d’origine et une large sélection d’objets personnels. Parmi eux, une vaste collection d’art mexicain, principalement du XVIe au XXe siècle, comprenant des œuvres de Picasso, Diego Rivera, José Clemente Orozco, Jesús Reyes Ferreira et Miguel Covarrubias. Depuis 2004, la maison est également inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, témoignant de son importance dans l’histoire de l’architecture moderne.
Frey House II par Albert Frey
Au cours de sa carrière, Albert Frey conçoit plus de 200 bâtiments, principalement dans la région de Palm Springs, en Californie. Cet architecte d’origine suisse façonne un style moderniste unique, connu sous le nom de « modernisme désertique », qui deviendra l’empreinte architecturale de la ville.
Achevée en 1964, sa résidence principale, la Frey House II, est alors la plus haute habitation de Palm Springs. Conçue pour s’intégrer harmonieusement dans son environnement, elle illustre parfaitement son approche respectueuse du paysage naturel.
Frey House II par Albert Frey
L’un des éléments les plus emblématiques de cette maison est l’intégration d’un imposant rocher, utilisé comme séparation naturelle entre la chambre et le salon. Symbole du dialogue entre architecture et nature, il incarne parfaitement l’approche visionnaire d’Albert Frey.
L’architecte s’est investi corps et âme dans ce projet, passant cinq ans à sélectionner l’emplacement idéal, puis une année supplémentaire à observer les mouvements du soleil à l’aide d’un poteau de trois mètres. Compacte et ingénieusement conçue, la maison ne mesure que 74 m², offrant un parfait équilibre entre fonctionnalité et esthétique.
« J’ai mené une étude très précise des contours et des rochers… La pente du toit suit celle du terrain et le contraste entre la roche naturelle et les matériaux technologiques me passionne », confiait Frey à propos de son œuvre.
Fallingwater par Frank Lloyd Wright
Conçue en 1935 pour la famille Kaufmann, Fallingwater est l’une des œuvres les plus emblématiques de Frank Lloyd Wright. Chef-d’œuvre de l’architecture organique, elle s’intègre harmonieusement à son environnement, perchée audacieusement au-dessus d’une cascade.
Construite en grès extrait sur place et en dalles de béton en porte-à-faux, la maison semble flotter au-dessus du ruisseau, fusionnant nature et structure. Elle est entourée de 2 000 hectares de terres préservées, comprenant forêts, ruisseaux et sentiers, au cœur de la réserve naturelle de Bear Run.
Fallingwater par Frank Lloyd Wright
Aujourd’hui, Fallingwater appartient à un organisme de protection de la nature qui en assure la gestion et propose des visites guidées de cette maison-musée emblématique.
Désignée « meilleur ouvrage d’architecture américaine » par un sondage de l’American Institute of Architects, elle est la seule réalisation de Frank Lloyd Wright où l’on peut encore admirer le mobilier et les œuvres d’art d’origine, préservés et accessibles au public.
Eames House par Charles et Ray Eames
Également connue sous le nom de Case Study House No. 8, la maison Eames a été commandée par le magazine Arts & Architecture dans le cadre d’un programme encourageant les architectes à concevoir des habitations modernes et accessibles en Californie du Sud.
Imaginée par le couple Charles et Ray Eames, elle est devenue un symbole de l’architecture moderniste du milieu du XXe siècle. Son design joue sur les contrastes : une façade en acier froid et épuré opposée à un intérieur chaleureux où domine le bois.
Eames House par Charles et Ray Eames
À l’intérieur, un escalier en bois relie harmonieusement les différents niveaux de la maison. L’usage de matériaux naturels renforce cette esthétique organique, tandis que la disposition fluide des espaces abolit toute frontière entre les zones communes et privées, favorisant une continuité visuelle et fonctionnelle.
« Tout comme un bon hôte cherche à anticiper les besoins de ses invités, un bon architecte, designer ou urbaniste essaie d’anticiper les besoins de ceux qui vivront dans l’espace qu’il conçoit », expliquait Charles Eames à propos de son approche visionnaire.
Ennis House par Frank Lloyd Wright
En 1924, Charles et Mabel Ennis confient à Frank Lloyd Wright la conception d’une maison perchée sur les hauteurs, offrant un panorama exceptionnel sur les célèbres collines d’Hollywood, dans le quartier aujourd’hui prisé de Los Feliz.
D’une superficie de plus de 550 m², l’intérieur de la maison principale abrite quatre chambres, quatre salles de bains et une vaste pièce à vivre baignée de lumière. Grâce à de grandes portes-fenêtres ouvrant sur une terrasse plein sud, elle offre une vue imprenable sur Los Angeles.
Ennis House par Frank Lloyd Wright
Poussant l’innovation encore plus loin, Frank Lloyd Wright conçoit un édifice inspiré de l’architecture maya, rappelant les vestiges d’une civilisation antique. Son design unique repose sur l’assemblage de plus de 27 000 blocs de béton industriel, soigneusement superposés sur un terrain en pente.
Avec son esthétique saisissante, l’Ennis House est devenue un décor de choix pour plus de 80 productions, dont la célèbre série Game of Thrones et le film culte Blade Runner (1982). En 2018, le milliardaire Ron Burke met la maison en vente pour la somme impressionnante de 23 millions de dollars (22 millions d’euros).
Westhope par Frank Lloyd Wright
Autre chef-d'œuvre de Frank Lloyd Wright, Westhope est l’un de ses projets résidentiels les plus ambitieux. À l’instar de l’Ennis House, son design unique alterne panneaux de verre et les célèbres « blocs textiles » faits à la main, utilisés aussi bien en façade qu’à l’intérieur.
Construite pour Richard Lloyd Jones, éditeur du Tulsa Tribune et cousin de l’architecte, cette maison se distingue par ses volumes généreux, ponctués de piliers en béton, d’alcôves originales et de petites volées de marches qui rythment l’espace. Avec 5 200 vitres, elle est inondée de lumière naturelle, créant une atmosphère à la fois monumentale et intime.
Westhope par Frank Lloyd Wright
Classée au Registre national des lieux historiques depuis 1972, Westhope a été mise en vente en 2023 pour 7,9 millions de dollars (7,5 millions d’euros).
Son vaste intérieur comprend un hall d’entrée, un grand salon, une salle à manger, une cuisine, un bar, cinq chambres et quatre salles de bains, sublimés par l’harmonie des matériaux modernes et l’abondance de lumière naturelle. Un chef-d’œuvre intemporel, où l’idée même de transformation semble superflue.
Chemosphere par John Lautner
Décrite par l’encyclopédie Britannica comme « la maison la plus moderne au monde », la Chemosphere était initialement jugée irréalisable. Et il est vrai que perchée à 9 mètres de hauteur sur une colonne de béton de seulement 1,5 mètre de diamètre, elle défie les lois de l’architecture.
Aussi connue sous le nom de Malin Residence, cette maison futuriste est conçue en 1960 par John Lautner pour Leonard Malin, un jeune ingénieur en aérospatiale. Déjà propriétaire du terrain, ce dernier disposait d’un budget limité à 30 000 dollars (l’équivalent de 300 000 euros aujourd’hui).
Aujourd’hui, la Chemosphere est un symbole emblématique de Los Angeles, ayant bravé plusieurs séismes grâce à son ingénieux piédestal sphérique en béton, conçu pour absorber les secousses et garantir sa stabilité.
Chemosphere par John Lautner
L’intérieur est traversé par un mur en brique avec cheminée, et le mobilier minimaliste, conçu par John H. Smith (le premier Afro-Américain à être admis à la National Society of Interior Designers), renforce son caractère unique.
Son apparence de vaisseau spatial n'a pas échappé aux cinéastes : la maison a servi de décor pour des films tels que Body Double et À la poursuite de demain. Elle a aussi directement inspiré la maison présente dans Charlie’s Angels.
Villa E-1027 par Eileen Gray
Située dans le village de Roquebrune-Cap-Martin qui surplombe Monaco, la villa E-1027, conçue par Eileen Gray, est l’incarnation parfaite du modernisme.
L’architecte l’a imaginée en collaboration avec son partenaire, l’architecte roumain Jean Badovici, et son nom est tiré de la valeur numérique des initiales du couple.
Villa E-1027 par Eileen Gray
Le couple se sépare peu après la fin du projet, en 1929, et la villa est ensuite habitée par l’architecte Le Corbusier, qui peint à l’extérieur plusieurs fresques colorées.
Après des années de délabrement, E-1027 est finalement rachetée et restaurée par un organisme public français et désormais ouverte au public.
Lovell Beach House par Rudolf Schindler
Achevée en 1926 et aujourd’hui reconnue comme l'une des œuvres majeures de l'architecte Rudolf Schindler, la Lovell Beach House se trouve sur la péninsule de Balboa, à Newport Beach, en Californie.
Cette maison est considérée comme l'une des constructions phares du modernisme américain des débuts, réalisée principalement en béton armé et conçue autour de cadres formant un chiffre huit.
Lovell Beach House par Rudolf Schindler
Idéalement perchée en bord de mer, la Lovell Beach House a été pensée pour offrir des vues panoramiques exceptionnelles et capter les brises océaniques rafraîchissantes. Son accès se fait par deux escaliers traversant la structure en béton : l’un mène à l’entrée principale, l’autre à la cuisine, ce qui accentue l’intégration fluide des espaces.
Son commanditaire, Phillip M. Lovell, adepte des principes d’hygiène de vie, a largement influencé son design, privilégiant l’ouverture, la lumière et la ventilation naturelle. Presque un siècle plus tard, la maison demeure entre les mains de la famille Lovell.
La maison Schröder par Rietveld de Gerrit Rietveld
Construite en 1924 à Utrecht, aux Pays-Bas, la maison Schröder de Rietveld est l'œuvre du célèbre designer de mobilier Gerrit Rietveld, réalisée à la demande de Truus Schröder, une mère de trois enfants récemment veuve.
Bien que Rietveld n’ait jamais conçu de maison auparavant, sa collaboration avec Schröder a donné naissance à une résidence unique, largement influencée par le mouvement artistique néerlandais De Stijl, qui signifie littéralement « le style ».
La maison Schröder par Rietveld de Gerrit Rietveld
Parmi les caractéristiques de la maison directement inspirées du mouvement De Stijl, on retrouve une palette de couleurs composée de noir, de blanc et de teintes primaires, des transitions fluides entre les espaces intérieurs et extérieurs, ainsi qu’un jeu de lignes épurées, à la fois verticales et horizontales.
La demeure intègre de nombreuses astuces architecturales ingénieuses visant à optimiser l’espace et à transposer la tridimensionnalité, si chère à Rietveld dans son mobilier, à l’ensemble de la conception. Aujourd’hui, la maison est un musée incontournable, attirant des passionnés d’architecture du monde entier.
Casa das Canoas par Oscar Niemeyer
À l’origine conçue comme une résidence privée pour Oscar Niemeyer, cette maison est ensuite devenue le siège de la Fondation Oscar Niemeyer.
Située à Rio de Janeiro, la Casa das Canoas a été achevée en 1951. Selon le site Architectuul, elle utilise une approche audacieuse qualifiée de « tropical érotisme » comme langage architectural, en opposition au fonctionnalisme qui prédominait alors dans l’architecture moderne.
Casa das Canoas par Oscar Niemeyer
Conçue pour se fondre dans la jungle environnante, la maison se distingue par son toit plat aux courbes élégantes, soutenu par de fins piliers en acier, et ses larges parois vitrées qui offrent une immersion totale dans la nature.
Oscar Niemeyer y a vécu jusqu’en 1965, année où il a quitté le Brésil pour fuir la dictature militaire. Aujourd’hui, la Casa das Canoas est ouverte au public et entretenue par la Fondation Niemeyer.
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